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Le garant de la concertation

« Nous sommes là pour inciter le maître d’ouvrage à se tourner vers le public ».

Bernard-Henri Lorenzi
Bernard-Henri Lorenzi

La concertation publique organisée à l’automne 2019 a été suivie par deux garants indépendants désignés par la Commission Nationale du Débat Public : Jacques Roudier et Bernard-Henri Lorenzi. Ils ont dressé leur bilan de la concertation qui émet certaines recommandations pour la suite du projet. EDF et TERNA ont souhaité que cette mission soit prolongée jusqu’à l’enquête publique. La CNDP a donné son accord et vient de désigner Bernard-Henri Lorenzi pour mener cette mission.

Il revient sur cette première phase de concertation et précise les contours de sa nouvelle mission.

Réunion publique
Réunion publique

Quelles ont été vos relations avec EDF et TERNA durant cette première phase de concertation ?

Bernard-Henri Lorenzi : La mission première d’un garant, c’est de s’assurer que le public est suffisamment informé et que le dispositif de concertation mis en place lui permette non seulement d’émettre des avis, mais aussi d’échanger avec le maître d’ouvrage pour porter ses arguments et avoir la possibilité de faire évoluer le projet.

Avec Jacques Roudier, nous avons donc veillé à ce que le public soit placé au cœur de la concertation pour sortir du cercle institutionnel habituel aux maîtres d’ouvrages tels qu’EDF et TERNA.

Malgré un pilotage bicéphale entre EDF et TERNA, nous avons pu constater leur réelle capacité d’adaptation. Nos relations ont donc été efficaces et constructives, au bénéfice du public.

Au final, quels ont été les apports de cette concertation, pour le public et pour le projet ?

Nous avons tiré un bilan circonstancié qui aborde en toute transparence les apports de la concertation et propose des recommandations pour la suite du projet.

Le constat majeur que nous pouvons faire, c’est que la participation du public a permis de faire évoluer le projet.

Prenons le cas du fuseau d’atterrage des câbles sur Bonifacio. Les maîtres d’ouvrages sont venus avec deux propositions, et c’est une troisième voie qui a été trouvée, un mix qui tire le meilleur parti des deux. C’est le signe que l’intelligence collective, ça fonctionne.

Dans le secteur de Bastia, le public a pesé sur le choix du fuseau en participant aux réunions pour apporter ses arguments et échanger avec les maîtres d’ouvrage. On constate souvent que les contributions sur internet sont binaires : « je suis pour » ou « je suis contre ». Alors que les ateliers participatifs permettent la recherche du consensus.

Quelles sont vos recommandations pour la suite ?

Il convient de poursuivre dans la même voie : celle de l’information et du partage avec le public.

Une première phase de concertation est passée. Des choix majeurs ont été faits : les fuseaux de passage des câbles sous-marins et souterrains sont arrêtés.

On entre maintenant dans le concret : les tracés de détail, l’emplacement du poste à Bonifacio… Il faut donc continuer à parler à tout le monde : aux spécialistes de l’environnement marin comme aux défenseurs du cadre de vie, aux riverains immédiats mais aussi aux agriculteurs et à tous les habitants.